Pointer du doigt pour ma paix, ou changer moi-même pour leur paix ?  Esdras 9

En entendant que les chefs du peuple d’Israël se sont corrompus, Esdras est profondément attristé et s’humilie devant son Dieu. 

Il n’a pas, en premier, accusé et attaqué ceux qui étaient responsables, mais il a pris le poids de la responsabilité sur lui.  Il a pris la faute de son peuple et s’y est identifié, comme si elle lui appartenait.

Esdras reconnaît leur culpabilité en tant que peuple, au sens large, et la grâce de Dieu qui fait qu’ils n’ont pas été punit selon les proportions de leurs iniquités

Oui, les autres peuples faisaient des choses abominables.  Il ne faut pas oublier que certains d’entre eux sacrifiaient leurs propres enfants !  Mais ici, Esdras met l’accent sur leur propre culpabilité et leur responsabilité lorsqu’ils s’associent à ceux qui font ces choses abominables.

Combien de fois entendons-nous des hommes qui reprennent les autres pour leurs péchés et leurs fautes, sans considérer qu’ils font peut-être eux-mêmes partie du problème ? Il est plus facile d’accuser les autres que d’essayer de comprendre comment j’ai pu contribuer au problème, afin de m’en repentir. 

Mon papa disait souvent que lorsque tu pointes du doigt vers quelqu’un, trois doigts se dirigent vers toi et un vers Dieu.

Accuser les autres n’est pas la solution.  Esdras l’a compris et commence par s’humilier devant Dieu.  Une caractéristique des « hommes de Dieu » sincères. 

Donc, quelles sont les choses abominables ou contre la volonté de Dieu, auxquelles je m’associe dans ce monde où je vis ?  Peut-être que je ne fais que fermer les yeux sur ceux qui les font, sans rien dire, de peur d’être jugés par eux ?  Et qu’en est-il de ceux qui sont autour de moi et se disent croyants ? 

Bien sûr que ce monde où je vis ne veut pas mes réprimandes.  Nous sommes tous ainsi jusqu’au moment de la repentance.  Personne n’aime se faire pointer ses fautes.  Mais, ce qui irrite le plus, c’est que celui qui me critique soit aussi fautif que moi.  Est-ce que je suis repentant de ces attitudes de complaisance envers le péché dans ma vie ?  Et, ensuite, celle des autres croyants autour de moi.  Et ensuite peut-être pourrais-je être un témoignage au monde, quand Dieu aura changé ma vie.

Le but d’Esdras n’était pas de retrouver une terre pour SA paix, mais de changer sa vie pour apporter autour de lui LA paix de Dieu.

Après tout, ils rebâtissent Jérusalem, nom qui peut être traduit « la paix qui vient de Dieu ».  Ce n’est pas la paix que je trouve pour moi, mais la paix qui vient de Dieu pour l’homme.

Qu’est-ce que je vois, qui est répréhensible et pour lequel je peux m’humilier devant Dieu ?  Ne pas changer la vie des autres pour ma paix, mais changer ma vie pour que l’autre trouve LA paix.

 

Esdras 9

Après que cela fut terminé, les chefs s’approchèrent de moi, en disant: Le peuple d’Israël, les sacrificateurs et les Lévites ne se sont point séparés des peuples de ces pays, et ils imitent leurs abominations, celles des Cananéens, des Héthiens, des Phéréziens, des Jébusiens, des Ammonites, des Moabites, des Égyptiens et des Amoréens. Car ils ont pris de leurs filles pour eux et pour leurs fils, et ont mêlé la race sainte avec les peuples de ces pays; et les chefs et les magistrats ont été les premiers à commettre ce péché. Lorsque j’entendis cela, je déchirai mes vêtements et mon manteau, je m’arrachai les cheveux de la tête et les poils de la barbe, et je m’assis désolé. Auprès de moi s’assemblèrent tous ceux que faisaient trembler les paroles du Dieu d’Israël, à cause du péché des fils de la captivité; et moi, je restai assis et désolé, jusqu’à l’offrande du soir. Puis, au moment de l’offrande du soir, je me levai du sein de mon humiliation, avec mes vêtements et mon manteau déchirés, je tombai à genoux, j’étendis les mains vers l’Éternel, mon Dieu, et je dis: Mon Dieu, je suis dans la confusion, et j’ai honte, ô mon Dieu, de lever ma face vers toi; car nos iniquités se sont multipliées par-dessus nos têtes, et nos fautes ont atteint jusqu’aux cieux. Depuis les jours de nos pères nous avons été grandement coupables jusqu’à ce jour, et c’est à cause de nos iniquités que nous avons été livrés, nous, nos rois et nos sacrificateurs, aux mains des rois étrangers, à l’épée, à la captivité, au pillage, et à la honte qui couvre aujourd’hui notre visage. Et cependant l’Éternel, notre Dieu, vient de nous faire grâce en nous laissant quelques réchappés et en nous accordant un abri dans son saint lieu, afin d’éclaircir nos yeux et de nous donner un peu de vie au milieu de notre servitude. Car nous sommes esclaves, mais Dieu ne nous a pas abandonnés dans notre servitude. Il nous a rendus les objets de la bienveillance des rois de Perse, pour nous conserver la vie afin que nous puissions bâtir la maison de notre Dieu et en relever les ruines, et pour nous donner une retraite en Juda et à Jérusalem. Maintenant, que dirons-nous après cela, ô notre Dieu? Car nous avons abandonné tes commandements, que tu nous avais prescrits par tes serviteurs les prophètes, en disant: Le pays dans lequel vous entrez pour le posséder est un pays souillé par les impuretés des peuples de ces contrées, par les abominations dont ils l’ont rempli d’un bout à l’autre avec leurs impuretés; ne donnez donc point vos filles à leurs fils et ne prenez point leurs filles pour vos fils, et n’ayez jamais souci ni de leur prospérité ni de leur bien-être, et ainsi vous deviendrez forts, vous mangerez les meilleures productions du pays, et vous le laisserez pour toujours en héritage à vos fils. Après tout ce qui nous est arrivé à cause des mauvaises actions et des grandes fautes que nous avons commises, quoique tu ne nous aies pas, ô notre Dieu, punis en proportion de nos iniquités, et maintenant que tu nous as conservé ces réchappés, recommencerions-nous à violer tes commandements et à nous allier avec ces peuples abominables? Ta colère n’éclaterait-elle pas encore contre nous jusqu’à nous détruire, sans laisser ni reste ni réchappés? Éternel, Dieu d’Israël, tu es juste, car nous sommes aujourd’hui un reste de réchappés. Nous voici devant toi comme des coupables, et nous ne saurions ainsi subsister devant ta face.