Quand il est temps de laisser sortir les larmes des yeux plutôt que les paroles de la bouche.
Anne souffre dans son cœur, de ne pas avoir d’enfant. Et il est dit, dans ce texte, que « l’Éternel l’avait rendue stérile ». Elle souffre tant que l’excès de sa douleur et de son chagrin l’a fait parler d’une façon qui pourrait offenser d’autres. Et en lisant ceci, n’a-t-on pas tendance à penser qu’elle exagère… beaucoup de femme ne peuvent avoir d’enfant… ce n’est pas si grave que ça. Et si je pense ainsi, je ne suis pas mieux que les deux hommes de cette histoire, qui n’ont pas compris Anne. Son mari Elkana, qui trouve qu’elle exagère et lui donne des cadeaux pour la consoler et Eli le sacrificateur qui ne juge que de l’extérieur et la croit ivre.
Mon frère et la sœur de Mimi qui sont marié ensemble, viennent de perdre, par une maladie fulgurante, leur seul fils de 26 ans, Kevin. L’excès de leur douleur et leur chagrin est… (je n’est même pas le droit d’essayé de l’exprimer en mots) … incompréhensible ! Je peux connaître ou avoir aussi connu une douleur, je peux connaître la douleur. Mais comprendre la douleur, cerner la douleur d’un autre, cela n’est pas possible. « Comprendre » nous parle de, contenir, renfermer, cerner. Il est donc impossible de comprendre la douleur d’un autre. Ce dernier ne peut même voir la fin de cette souffrance, les limites ! Quand cela arrêtera-t-il ?
Quel est mon attitude lorsque quelqu’un souffre autour de moi ? Est-ce que j’essaie d’étouffer ses plaintes qui m’exaspèrent, par des petits cadeaux ou actions « futiles » ? Est-ce que je juge sa douleur et surtout la façon qu’elle exprime sa douleur ? Je peux même tenter d’être spirituel en disant « Dieu a ses raisons », et ainsi encore essayer de faire taire les plaintes.
Oui, Dieu a toujours une raison pour ses actions, mais la douleur est sans raison, elle est un cri du cœur souffre et qui aimerait voir les limites de sa souffrance ! Et nous verrons les limites, durant les prochains jours, nous verrons les raisons de Dieu. Un jour verrait Kevin et Dieu, et là je connaîtrai les raisons de son départ soudain. Maintenant, je ne peux que faire comme les amis de Job (avant d’ouvrir la bouche – voir le texte plus bas), pleurer, sans dire une parole. Mais est-ce que je vais être capable de pleurer pour celui qui souffre ? Seigneur, aides-moi à pleurer. Fait sortir les larmes de mes yeux et non les paroles de ma bouche.
Dimanche – 1 Samuel 1.1-18
Il y avait un homme de Ramathaïm-Tsophim, de la montagne d’Éphraïm, nommé Elkana, fils de Jeroham, fils d’Élihu, fils de Thohu, fils de Tsuph, Éphratien. Il avait deux femmes, dont l’une s’appelait Anne, et l’autre Peninna; Peninna avait des enfants, mais Anne n’en avait point. Chaque année, cet homme montait de sa ville à Silo, pour se prosterner devant l’Éternel des armées et pour lui offrir des sacrifices. Là se trouvaient les deux fils d’Éli, Hophni et Phinées, sacrificateurs de l’Éternel. Le jour où Elkana offrait son sacrifice, il donnait des portions à Peninna, sa femme, et à tous les fils et à toutes les filles qu’il avait d’elle. Mais il donnait à Anne une portion double; car il aimait Anne, que l’Éternel avait rendue stérile. Sa rivale lui prodiguait les mortifications, pour la porter à s’irriter de ce que l’Éternel l’avait rendue stérile. Et toutes les années il en était ainsi. Chaque fois qu’Anne montait à la maison de l’Éternel, Peninna la mortifiait de la même manière. Alors elle pleurait et ne mangeait point. Elkana, son mari, lui disait: Anne, pourquoi pleures-tu, et ne manges-tu pas? pourquoi ton coeur est-il attristé? Est-ce que je ne vaux pas pour toi mieux que dix fils? Anne se leva, après que l’on eut mangé et bu à Silo. Le sacrificateur Éli était assis sur un siège, près de l’un des poteaux du temple de l’Éternel. Et, l’amertume dans l’âme, elle pria l’Éternel et versa des pleurs. Elle fit un voeu, en disant: Éternel des armées! si tu daignes regarder l’affliction de ta servante, si tu te souviens de moi et n’oublies point ta servante, et si tu donnes à ta servante un enfant mâle, je le consacrerai à l’Éternel pour tous les jours de sa vie, et le rasoir ne passera point sur sa tête. Comme elle restait longtemps en prière devant l’Éternel, Éli observa sa bouche. Anne parlait dans son coeur, et ne faisait que remuer les lèvres, mais on n’entendait point sa voix. Éli pensa qu’elle était ivre, et il lui dit: Jusques à quand seras-tu dans l’ivresse? Fais passer ton vin. Anne répondit: Non, mon seigneur, je suis une femme qui souffre en son coeur, et je n’ai bu ni vin ni boisson enivrante; mais je répandais mon âme devant l’Éternel. Ne prends pas ta servante pour une femme pervertie, car c’est l’excès de ma douleur et de mon chagrin qui m’a fait parler jusqu’à présent. Éli reprit la parole, et dit: Va en paix, et que le Dieu d’Israël exauce la prière que tu lui as adressée! Elle dit: Que ta servante trouve grâce à tes yeux! Et cette femme s’en alla. Elle mangea, et son visage ne fut plus le même.
Job 2.12-13 – Ayant de loin porté les regards sur lui, ils ne le reconnurent pas, et ils élevèrent la voix et pleurèrent. Ils déchirèrent leurs manteaux, et ils jetèrent de la poussière en l’air au-dessus de leur tête. Et ils se tinrent assis à terre auprès de lui sept jours et sept nuits, sans lui dire une parole, car ils voyaient combien sa douleur était grande.