Nous entendons si souvent qu’il ne faut pas juger les autres. Et les raisons en sont simples. On ne veut pas être empêché de faire ce que l’on veut. Chacun doit être libre et ne peut limiter la liberté de l’autre. Bien sûr, mais qu’en est-il quand la liberté de l’autre vient limiter la mienne? N’y a-t-il pas des limites ? Est-ce que la liberté de l’autre lui permet de : prendre ce qui m’appartient, dire ce qu’il veut, faire ce qu’il veut ? Il est évident qu’il y a des limites à la liberté. Et avec les limites à la liberté vient le jugement. Nous avons, dans le texte d’aujourd’hui des principes pour ce jugement des autres.
En passant, un jugement à plusieurs partit, l’accusation, la défense, les témoignages, le verdict, la condamnation et la punition. Et il nous est facile de passer par-dessus plusieurs éléments et poser un verdict et une condamnation, même si c’est juste dans notre tête. Et nous agirons en conséquence. Les exemples sont innombrables. Exemple : Un mendiant me demande de l’argent. Mon verdict est qu’il est dans la rue par sa faute. La condamnation est qu’il n’aura rien de moi. Simple et facile… pour moi ! Ton patron peut faire la même chose quand tu lui demandes une augmentation ! Mais ça c’est pas pareil ! Surtout quand le jugement sur moi est injuste !! Donc, pas simple ce concept de « ne jamais juger les autres », car nous le faisons en réalité constamment. Et je dirais même que les médias nous aident beaucoup dans ce domaine. Surtout quand ils viennent appuyer notre jugement des autres. Soyons honnêtes, on est tellement content quand les médias viennent de découvrir un mauvais côté de Donald Trump… je le savais… qu’il était une mauvaise personne et que je pouvais le condamner ! Et ici ce n’est qu’un exemple facile.
Donc, revenons à notre texte. Jésus nous demande de porter un jugement. Et tous les éléments du jugement sont présents : l’accusation, la défense, les témoignages, le verdict, la condamnation et la punition. Le problème n’est pas dans ce processus, qui doit exister pour qu’une société existe et persiste. Le problème est dans la raison du jugement. Selon Jésus, il n’est pas pour satisfaire mes besoins mais pour aider l’autre. Le jugement, et la discipline qui en résulte sont une conséquence de l’amour. Et si l’amour n’en est pas la base, ce jugement se fera sur de mauvaises bases. Je jugement est pour protéger l’autre, même quand c’est lui-même qui se détruit.
Et Jésus ne dit pas, « si quelqu’un a péché contre toi ». Il n’est pas question ici de rechercher la justice pour moi, mais d’adresser le péché… point ! Et qu’est-ce que le péché ? Ne pas accomplir la volonté de Dieu. Pour cela, tout le processus du jugement sera exécuté un jour et je ne pourrai me délivrer de la punition. Et c’est là que l’amour rentre en ligne de compte. Lorsque j’aime l’autre, et que je le vois dans ce processus de jugement devant Dieu, je tente de l’aider en l’amenant à la confession. Ainsi, il pourra avoir le pardon de Dieu et se libérer de la condamnation. Je fais cela parce que j’aime la personne, je le fais par amour pour « gagner mon frère » comme le dit Jésus.
OK, qui est mon frère, que j’aime aujourd’hui au point de le reprendre avant qu’il ne soit perdu? Pas par vengeance, pas par justice personnelle, mais par amour pour lui. Que j’aille aider mon frère, peut-être avec un témoin, et Jésus sera au milieu de nous. Et encore une fois… tout cela par amour pour l’autre ! Quelle simplicité! Seigneur, donne-moi le courage de démontrer mon amour pour l’autre quand je le vois sur la voie de la perdition.
Dimanche – Matthieu 18.15-20
Si ton frère a péché, va et reprends-le entre toi et lui seul. S’il t’écoute, tu as gagné ton frère. Mais, s’il ne t’écoute pas, prends avec toi une ou deux personnes, afin que toute l’affaire se règle sur la déclaration de deux ou de trois témoins. S’il refuse de les écouter, dis-le à l’Église; et s’il refuse aussi d’écouter l’Église, qu’il soit pour toi comme un païen et un publicain. Je vous le dis en vérité, tout ce que vous lierez sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous délierez sur la terre sera délié dans le ciel. Je vous dis encore que, si deux d’entre vous s’accordent sur la terre pour demander une chose quelconque, elle leur sera accordée par mon Père qui est dans les cieux. Car là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis au milieu d’eux.