Comprendre pour servir ce monde où je vis

Comprendre pour servir ce monde où je vis

Fais-moi connaitre ta grandeur, pour que je ne voie plus autre chose. !  Job 42

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Et voici la conclusion de ce livre merveilleux. 

Je ne pense pas que le but de ce livre soit « la souffrance du croyant », même si cette souffrance existe pour Job et bien d’autres dans l’histoire de l’humanité. 

Et, si certains ont été consolés par le fait que Job ait vécu de plus grandes difficultés qu’eux-mêmes, et qu’il s’en soit sorti, tant mieux pour eux.  Et c’est souvent la conséquence des mauvaises nouvelles que nous lisons dans les journaux et qui nous font du bien lorsque nous ne comprenons pas notre propre condition. 

Oui, la souffrance est une condition horrible pour celui qui endure cette courte vie dans un malheur qu’il ne comprend pas…  Pourquoi moi ?  Pourquoi la souffrance ?  

Les questions peuvent être posées, mais lorsque la conclusion est que « Dieu n’existe pas, sinon il est injuste », nous nous rabattons sur l’expérience de Job, et tentons d’en faire un exemple à suivre pour nos vies !  Une réponse qui satisfait celui qui ne sait plus comment encourager, mais qui laisse insatisfait celui qui regarde à sa condition et souffre. 

Soyons honnête, peu d’entre nous peuvent se dire intègres comme Job, et très peu de ceux qui passeront des épreuves terribles retrouverons le double de qu’ils avaient avant l’épreuve !

Non, ce livre nous parle plutôt de foi et de « lâcher prise », car je ne pourrai comprendre, que je sois riche ou pauvre, en santé ou malade, fort ou faible, puissant ou persécuté.  Ne pas écouter les hommes, mais faire confiance à Dieu.

Job a eu une attitude exemplaire :

– il n’a pas écouté sa femme qui lui demandait de renier Dieu,

– il n’a pas écouté ses amis qui l’ont accablé et ont ajouté à sa souffrance.

Job a gardé le cap. Quel exemple de foi et de persévérance pour toi et moi !

 

La vie éternelle t’est promise, si tu as reçu Jésus-Christ comme Sauveur de ta vie. Si tu souffres sur terre à cause de Christ, rappelle-toi que les combats sont aussi célestes et incompréhensibles à nous sur terre.  Et si tu souffres sans cause apparente, ne cherche pas à comprendre en regardant vers toi, mais laisse-toi émerveiller en regardant à Lui. 

Dieu a présenté Sa Création et Sa Grandeur à Job, au chapitre 38 et 39.  Et, seulement ensuite, Job a fermé la bouche, n’a plus répliqué et s’est laissé émerveillé.

La demande à Dieu ne doit pas être, « fais-moi comprendre la souffrance pour que je ne la voie plus », mais « fais-moi connaitre ta grandeur, pour que je ne voie plus autre chose. »

Je ne pourrais vous donner que le témoignage d’une autre femme que j’ai connue, qui a souffert les dernières années de sa vie.  Ma maman a vécu au moins les 10 dernières années de sa vie (57 à 67 ans) dans la souffrance, avec un corps qui s’est détruit de jour en jour, jusqu’à la fin.  Elle avait compris l’importance de regarder à Lui, plutôt qu’à ses souffrances.  Elle avait expérimenté que la seule solution à la souffrance est de ne pas regarder à la mesquinerie de ces souffrances, mais à la grandeur de Dieu.  Voici quelques-unes de ses réflexions que j’ai retrouvées dans sa table de chevet après qu’elle soit partie retrouver son Sauveur :

– Oh Saint-Esprit, ouvre mes yeux afin que je puisse voir la vérité de Dieu dans la Sainte Parole.

– Dieu tout-puissant, nourris tout mon être par ta parole.  Je veux louer ton saint nom.

– O Seigneur, je me débats dans ces difficultés mesquines, mais irritantes.  Je t’en prie, oins moi de ton Esprit.  Qu’il rende mes réactions conformes à ce que tu désires.

– Esprit Saint, entre dans mon conscient et mon inconscient pour diriger toute mes pensées.

– Seigneur, donne à mon cœur d’être sensible afin que je sache écouter et aimer les proches dont je dois prendre soins.

– Seigneur, accorde-moi la grâce de t’ouvrir mon cœur et merci de m’écouter.

– Je ne puis comprendre Seigneur l’amour qui t’a poussé à souffrir le sacrifice de la Croix pour moi.  Je te loue et te remercie d’être mon sauveur.

– Notre Père céleste, rappelle-toi que ma souffrance n’est jamais inutile.  Par elles, je peux mieux connaitre tes consolations et ton amour.

 


Un dernier point que nous avons tendance à oublier, et cela est surprenant, car la question à se poser semble évidente. 

Mais tous les commentateurs que j’ai lus ignorent ce point important, mais se concentrent sur les discussions, argumentations et sagesses de ces hommes qui ont parlé de choses qu’ils ne comprennent pas.  Mais encore une fois, je ne suis pas surpris, car notre monde de « connaissant » aime faire des hypothèses sur les raisons de Dieu et la justification des hommes, au point d’oublier des enseignements évidents, mais peut-être trop simples pour eux !

Quel fut le résultat de cette épreuve dans la vie de Job ?  Qu’a-t-il appris, qui l’a poussé à un changement dans sa vie ?  Nous savons comment il agissait avec intégrité « avant », et nous avons un bref aperçu de sa vie « après ».  Quelle est la différence ?

            On ne parle pas, bien sûr, des 140 ans, des bénédictions, des nouveaux enfants, etc.   Tout cela vient de Dieu et pas de Job !

Je suis touché d’un changement évident dans l’attitude de Job, après cette épreuve, et le seul qui nous est relaté.  Si donc Dieu a cru bon de faire ressortir ce point, il devrait prendre une grande importance pour nous, et le voici :

Le rapport qu’il a avec ses enfants !

Au tout début de l’histoire Job à 7 fils et 3 filles, comme à la fin du livre où il retrouve le même nombre d’enfants.  La différence principale est dans le traitement de ses filles, en égalité avec ses fils, et en respect de ses filles.  Il semble que ce soit assez important pour noter cette différence, et d’ailleurs seulement les noms de ses trois dernières filles, sont mentionnées, sur les 20 enfants qu’il a eus. 

Je perçois, de la part de Job, une compréhension et rejet de toute injustice dans sa vie.   Le traitement différent entre ses fils et ses filles pourrait faire partie de ces injustices, d’après moi. 

Et le texte, encourage cette réflexion, avec l’accent qui est mis sur ses filles.  Apprenons par le témoignage de Job et ce qu’il a appris, à veiller sur toutes nos attitudes et actions, qui peuvent parfois paraitre juste devant les traditions des hommes (durant cette période les filles ne recevaient pas d’héritage, à moins qu’il n’y ai pas de fils), mais qui sont injustes devant Dieu. 

« Avant », Job s’inquiétait des injustices qu’auraient pu causer ses fils !  « Après », il corrige l’oubli de ses filles, dont il a réalisé l’injustice, et Dieu endosse ce choix en le notant de façon prioritaire, dans les Écritures !   Non, plus de religiosité qui recherche à s’adapter aux hommes, mais la volonté de mon Dieu avant tout.

Et combien de croyants, dans leur religiosité, oublient qu’ils devront répondre à Dieu et pas leur religion !

Donc, un beau livre qui m’apprend la foi, en « lâchant prise » et en sachant qu’il y a bien des choses que je ne comprends pas et ne comprendrai pas, mais en demandant seulement – « Fais-moi connaitre ta grandeur, pour que je ne voie plus autre chose. » 

 

Job 42

Job répondit à l’Éternel et dit: Je reconnais que tu peux tout, Et que rien ne s’oppose à tes pensées. Quel est celui qui a la folie d’obscurcir mes desseins? -Oui, j’ai parlé, sans les comprendre, De merveilles qui me dépassent et que je ne conçois pas. Écoute-moi, et je parlerai; Je t’interrogerai, et tu m’instruiras. Mon oreille avait entendu parler de toi; Mais maintenant mon oeil t’a vu. C’est pourquoi je me condamne et je me repens Sur la poussière et sur la cendre. Après que l’Éternel eut adressé ces paroles à Job, il dit à Éliphaz de Théman: Ma colère est enflammée contre toi et contre tes deux amis, parce que vous n’avez pas parlé de moi avec droiture comme l’a fait mon serviteur Job. Prenez maintenant sept taureaux et sept béliers, allez auprès de mon serviteur Job, et offrez pour vous un holocauste. Job, mon serviteur, priera pour vous, et c’est par égard pour lui seul que je ne vous traiterai pas selon votre folie; car vous n’avez pas parlé de moi avec droiture, comme l’a fait mon serviteur Job. Éliphaz de Théman, Bildad de Schuach, et Tsophar de Naama allèrent et firent comme l’Éternel leur avait dit: et l’Éternel eut égard à la prière de Job. L’Éternel rétablit Job dans son premier état, quand Job eut prié pour ses amis; et l’Éternel lui accorda le double de tout ce qu’il avait possédé. Les frères, les soeurs, et les anciens amis de Job vinrent tous le visiter, et ils mangèrent avec lui dans sa maison. Ils le plaignirent et le consolèrent de tous les malheurs que l’Éternel avait fait venir sur lui, et chacun lui donna un kesita et un anneau d’or. Pendant ses dernières années, Job reçut de l’Éternel plus de bénédictions qu’il n’en avait reçu dans les premières. Il posséda quatorze mille brebis, six mille chameaux, mille paires de boeufs, et mille ânesses. Il eut sept fils et trois filles: il donna à la première le nom de Jemima, à la seconde celui de Ketsia, et à la troisième celui de Kéren-Happuc. Il n’y avait pas dans tout le pays d’aussi belles femmes que les filles de Job. Leur père leur accorda une part d’héritage parmi leurs frères. Job vécut après cela cent quarante ans, et il vit ses fils et les fils de ses fils jusqu’à la quatrième génération. Et Job mourut âgé et rassasié de jours.

 

 

Pour aller plus loin, à nous qui pensons comprendre, mais ne comprenons rien de tout cela :

Pour ne pas parler à travers mon chapeau et ne pas dire de stupidités, alors que ce que j’écris pourrait être lu par d’autres, j’ai lu plusieurs commentaires sur le livre de Job.  Ceux-ci tentent d’analyser ce que nous avons lu. 

Les études et évaluations qui en sont faites par les commentateurs nous amènent dans toutes sortes de directions.  Mais, ils sont unanimes pour dire que le langage de ce livre est très complexe et que nous avons beaucoup de difficultés à en percevoir la profondeur.  En voici les conclusions :

– Un livre unique par son œuvre littéraire, sa composition et sa poésie.

– Un livre profondément émouvant et incroyablement complexe.

– Un livre unique en son genre, difficile à classer.

– Un chef-d’œuvre inégalé dans la littérature.

 

Je suis frappé, mais pas surpris, par les évaluations grandioses de ce livre de Job, mais sans en percevoir les intentions divines et la portée céleste !

J’aime la citation de Friedrich Heinrich Jacobi:

« Job, maintaining his virtue, and justifying the utterance or the Creator respecting him, sits upon his heap of ashes as the glory and pride of God.  God, and with Him the whole celestial host, witnesses the manner in which he bears his misfortune.  He conquers, and his conquest is a triumph beyond the stars.  Be it history, be it poetry : he who thus wrote was a divine seer. »

 

On perçoit la grandeur de cet écrit sans concevoir que la portée est plus que terrestre et par conséquent au-delà de notre compréhension et intelligence.  D’où l’importance d’écouter la conclusion de Job dans ce dernier chapitre et d’apprendre et reconnaitre que nous sommes dans la même situation, dans nos vies !

 

Comme je l’ai mentionné précédemment, je ne pense pas que le but de ce livre soit « la souffrance du croyant », et malheureusement c’est la principale raison, pour laquelle nous utilisons ce livre… pour ceux qui souffrent.  Et c’est rarement un sujet de sermons. 

Il n’est pris comme enseignement, que lorsque nous n’avons pas d’autres paroles des Écritures à citer, que nous n’avons plus de réponse, que nous ne savons plus quoi dire face à la souffrance, nous qui, pourtant, « savons et comprenons » … comme les amis de Job. 

Nous qui sommes les « Elihu » de ce monde, plein de connaissance, nous finissons par parler quand tous les autres ont échoués à comprendre, et nous rajoutons nos vérités bien apprises … « silence radio » !  Nous n’ajoutons rien de concret, mais nous avons parlé, nous avons mis notre grain de sel, et c’est ce qui était important… pour moi qui pense « comprendre » !

 

Job reconnait qu’il a parlé, sans les comprendre, des merveilles qui le dépassent complètement.

 

« … j’ai parlé, sans les comprendre, de merveilles

qui me dépassent et que je ne conçois pas. »

Job se repend !  De quoi ?  D’avoir jugé, sans savoir, sans vraiment comprendre ce qui est bien plus complexe que notre simple monde sur terre !

 

Mais, ne sommes-nous pas pareilles ?  Chacun y va de ses affirmations, certaines savantes, d’autres farfelus, mais qui vont toutes essayer de démontrer que nous comprenons quelque chose.  Eh bien, NON !

Nous devons réaliser que l’auteur premier est Divin, que le combat, dans l’histoire de la souffrance de Job, avait une portée que nous ne pouvons comprendre, car céleste et que les observateurs étaient plus que les quelques amis de Job et nous maintenant, mais les anges, trônes, dignités, dominations, autorités et puissances, qui furent aussi observateurs et témoins.

Donc nous devons arriver à la même conclusion que Job :

Nous parlons, sans les comprendre, de merveilles

qui nous dépassent et que nous ne concevons pas.

Et si nous ne faisons pas attention, nous pourrions aussi être jugés ainsi :

« car vous n’avez pas parlé de moi avec droiture, comme l’a fait mon serviteur Job. »

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