D’emblée, je tiens à vous dire que ce commentaire n’est pas écrit parce que nous venons de passer la « journée de la femme » il y a quelques jours. Ce commentaire ne fait qu’exprimer ce que je crois être le sens du livre d’Esther, c.-à-d. un livre qui relate l’histoire d’une femme exceptionnelle. Une femme parmi la majorité de ces femmes qui n’ont pas besoin d’une journée pour être reconnues mais qui rendent toutes nos journées vivables de la naissance à la mort. Et pour ce qui est de l’évangile, une femme :
- a reçu l’annonce de la venue de Dieu sur terre,
- a portée Jésus lui-même et lui a donné naissance,
- était présente à sa mort et à sa résurrection.
Nous avons un livre qui nous montre l’exemple à suivre d’une femme, Esther. Pas des hommes, mais d’une femme. D’ailleurs, ce passage ne me rend pas trop fier de la gent masculine! Nous avons en opposition, dans ce chapitre, l’attitude de trois hommes versus une femme:
- Le Roi Assuérus – orgueil sur deux pattes, et ayant un problème d’alcool! Nous l’avons vu dans les chapitres précédent, un homme sans colonne, mais dont les excès de colères peuvent couter la vie… des autres.
- Haman – Premier serviteur du roi, qui ne vit que vous se voir élever et louanger par les autres. Son orgueil est si grand qu’il est prêt à exterminer un peuple complet pour satisfaire ses rêves de grandeur.
- Mardochée – Un chef juif, ayant aussi un gros problème d’orgueil et d’humilité. Bien sûr, Haman était un homme mauvais mais valait-il la peine de s’opposer à lui, comme l’a fait Mardochée et mettre en danger tout un peuple? Désolé, mais je ne vois pas la sagesse de Mardochée ici, plutôt un combat de coqs. (plus loin sur Mardochée)
Esther – Une orpheline, adoptée par son oncle, qui est prise comme esclave sexuelle du roi, mais qui éblouit tous ceux qu’elle entoure, par sa beauté mais bien plus encore, par sa grandeur d’âme. Elle obéit à Mardochée, traite le roi « aux petits oignons » pour attirer ses faveurs, et flatte Haman pour l’amadouer. Elle fait tout pour flatter ces hommes qui l’entourent afin de sauver son peuple.
Je n’en dirais pas plus, car c’est simple. Esther 3 – hommes qui l’entourent 0. Donc bravo à la femme.
Application qui pourrait en ressortir : Reconnaitre aujourd’hui et chaque jour de l’année (pas simplement le 8 mars) les qualités des femmes qui nous entourent et qui font du bien autour d’elle jours après jour, de notre naissance à notre mort. Et elles font tout cela malgré les « coqs » qui se querellent constamment entre eux, et blessent l’humanité en se faisant.
Mardochée
Bon ici, il faut que je m’explique avant de me faire lapider! Je pense, bien sûr que Mardochée a eu certains bons moments. Il avait foi que Dieu sauverait son peuple. Il n’a pas caché la manigance pour faire tuer le roi et les a plutôt révélées pour lui sauver la vie.
En passant, il y a plusieurs chrétiens que je connais qui ne montreraient pas autant de gentillesse envers le dictateur qui les aurait déportés, à en voir la réaction de certains chrétiens ces jours-ci, simplement parce que les dirigeants de leur pays veulent confiner la population, pour les protéger d’un virus. Enfin, il y a des chrétiens de noms, qui n’ont pas la foi, mais je ne pense pas que c’est le cas de Mardochée.
Je fais aussi ressortir tout particulièrement que Mardochée est un personnage de ce livre mais pas le personnage principal. Je dis cela car, en lisant certains commentaires de plusieurs « enseignants » ou « théologiens » sur le livre de Esther, nous entendons plus parler de la foi de Mardochée que la foi de Esther!
Premièrement, ce livre est le livre d’Esther pas le livre de Mardochée. La personne qui ressort avec sa grandeur d’âme est Esther.
Deuxièmement, nous avons vu au chapitre 3 le genre de foi d’Esther, face à celle de Mardochée. Mardochée a ordonné à Esther d’aller voir le roi Assuérus, au péril de sa vie. Esther a ordonné à Mardochée d’aller voir Dieu dans la prière. Il est facile de donner des ordres mais si c’est d’agir par la foi… « dans mon livre à moi » (comme on dit au Québec), Esther a vraiment démontré sa foi en action.
Finalement, pour ce qui est de l’histoire du conflit entre Mardochée et Haman. Il est vrai que Mardochée ne voulait pas s’agenouiller devant Haman mais rien ne me laisse croire que c’est parce qu’il avait pour « principe » de « ne pas s’agenouiller devant un homme mais seulement Dieu », comme certains le disent après lecture du texte! Voici ma lecture de cette situation :
- Même si ce n’est pas mentionné, il est certain et évident que Mardochée s’est agenouillé devant le roi à un moment ou un autre.
- Mardochée a ordonné à Esther d’implorer le roi pour leur vie. Implorer se fait à genoux.
- Mardochée n’a pas refusé de faire le tour de la ville devant le peuple dans le char du roi. Et si les gens devaient s’agenouiller devant Haman, on peut deviner ce que les gens ont dû faire en voyant le char avec Mardochée.
En résumé, je ne suis pas impressionné par le refus de Mardochée de s’agenouiller sachant que cela aurait pu couter la vie à tout un peuple. Mardochée a simplement un problème avec la vanité de Haman. Quelqu’un a déjà dit que le problème avec la vanité de l’autre est qu’il choque notre propre vanité.
Certains diront qu’il ne savait pas que Haman serait si méchant? Par contre, Esther elle, savait qu’elle mettait sa vie en danger pour son peuple et elle l’a fait!
Tout cela pour dire que je pense que Mardochée est un croyant (comme moi), mais un pécheur (comme moi aussi), et ne l’élevons pas dans cette histoire, alors que Dieu s’est servi de Esther et c’est elle qu’Il a voulu mettre de l’avant. Il n’y a pas beaucoup de livres sur des femmes de la Bible, ne lui retirons sa valeur!
Esther 5
Le troisième jour, Esther mit ses vêtements royaux et se présenta dans la cour intérieure de la maison du roi, devant la maison du roi. Le roi était assis sur son trône royal dans la maison royale, en face de l’entrée de la maison. Lorsque le roi vit la reine Esther debout dans la cour, elle trouva grâce à ses yeux; et le roi tendit à Esther le sceptre d’or qu’il tenait à la main. Esther s’approcha, et toucha le bout du sceptre. Le roi lui dit: Qu’as-tu, reine Esther, et que demandes-tu? Quand ce serait la moitié du royaume, elle te serait donnée. Esther répondit: Si le roi le trouve bon, que le roi vienne aujourd’hui avec Haman au festin que je lui ai préparé. Et le roi dit: Allez tout de suite chercher Haman, comme le désire Esther. Le roi se rendit avec Haman au festin qu’avait préparé Esther. Et pendant qu’on buvait le vin, le roi dit à Esther: Quelle est ta demande? Elle te sera accordée. Que désires-tu? Quand ce serait la moitié du royaume, tu l’obtiendras. Esther répondit: Voici ce que je demande et ce que je désire. Si j’ai trouvé grâce aux yeux du roi, et s’il plaît au roi d’accorder ma demande et de satisfaire mon désir, que le roi vienne avec Haman au festin que je leur préparerai, et demain je donnerai réponse au roi selon son ordre. Haman sortit ce jour-là, joyeux et le coeur content. Mais lorsqu’il vit, à la porte du roi, Mardochée qui ne se levait ni ne se remuait devant lui, il fut rempli de colère contre Mardochée. Il sut néanmoins se contenir, et il alla chez lui. Puis il envoya chercher ses amis et Zéresch, sa femme. Haman leur parla de la magnificence de ses richesses, du nombre de ses fils, de tout ce qu’avait fait le roi pour l’élever en dignité, et du rang qu’il lui avait donné au-dessus des chefs et des serviteurs du roi. Et il ajouta: Je suis même le seul que la reine Esther ait admis avec le roi au festin qu’elle a fait, et je suis encore invité pour demain chez elle avec le roi. Mais tout cela n’est d’aucun prix pour moi aussi longtemps que je verrai Mardochée, le Juif, assis à la porte du roi. Zéresch, sa femme, et tous ses amis lui dirent: Qu’on prépare un bois haut de cinquante coudées, et demain matin demande au roi qu’on y pende Mardochée; puis tu iras joyeux au festin avec le roi. Cet avis plut à Haman, et il fit préparer le bois.