Job souffre sans cesse et quand ce n’est pas la souffrance physique c’est l’angoisse, même durant son sommeil. Job va donc crier à Dieu sa souffrance et son incompréhension. Dieu est son dernier rempart. Le dernier après qui il peut crier sa souffrance et son incompréhension, car ses amis l’ont délaissé, comme nous l’avons vu en Job 6.14
« Le malheureux a droit à la pitié de son ami, eût-il abandonné la crainte du Tout-Puissant. Mes amis m’ont trompé comme un torrent, comme le lit des torrents qui passent ; » Job 6.14
Que faire quand tous t’ont délaissé ? As-tu déjà vécu cette situation ? Moi si ! Et la souffrance du rejet des amis détruit tout espoir. Quand ceux qui sont les plus près de toi sont ceux qui te trahissent. Certains ont parlé de révolte de Job dans ce passage mais je parlerai plutôt du cri final de Job à son Dieu ! Car nous verrons plus tard en Job 42.7 que Dieu, même s’il reprend Job, le considère comme ayant parlé de Lui avec droiture et même sa colère s’enflamme contre les amis de Job.
As-tu déjà vécu ce genre de trahison de tous, même tes amis ? Plusieurs jeunes vivent l’intimidation à l’école et personne n’est là pour prendre leur défense. Tu peux crier à Dieu, il t’écoutera et il prendra soin de toi. Peut-être qu’il t’enverra quelqu’un pour te protéger ?
Mais si je suis celui qui entend le malheureux ? Nous l’avons vu hier, l’écouter, pleurer et hurler avec lui à Dieu pour la délivrance. Mais suis-je celui que Dieu envoie pour le délivrer ? Je me souviens avoir défendu un autre garçon à l’école, qui se faisait maltraiter par d’autres, j’avais 12 ans. Près de 20 ans plus tard ce jeune se souvenait encore comment je lui avais « sauvé » la vie, à ses dire ! Je ne pense pas que j’avais été si héroïque mais seulement tendre la main au malheureux peut faire toute la différence.
J’ai souvent par la suite défendu celui qui était traité injustement, et plus qu’une fois j’en ai subi les conséquences. Même si c’est très difficile, je ne veux pas regretter aucune de ces défenses. Je peux regretter d’avoir défendu avec un peu trop de ferveur, mais jamais d’avoir défendu. Pourquoi ?
Je crois sincèrement qu’il y a deux positions à avoir face à l’injustice. Quand elle est envers toi, de l’acceptée, fuir s’il le faut, mais ne pas réagir. Malheureusement, je l’ai fait parfois. Mais plutôt que de réagir, je dois crier et hurler à Dieu et lui me délivrera. Et il le fera mieux que je pourrais le faire car moi je suis trop touché émotivement. Mais comment me délivrera-t-i ? Des fois il fera un miracle, mais la grande majorité du temps il le fait par d’autres, si ceux-ci sont prêts à l’écouter, prêts à agir. Et là, viens la deuxième réaction à l’injustice. Lorsque l’autre est traité injustement, tu dois toujours agir. Ne jamais fermé les yeux. Oui, je peux pleurer et hurler aussi à Dieu en voyant sa condition, mais pour demander à Dieu si je dois être celui qui aidera, et ensuite aider ou trouver quelqu’un pour aider. Ne jamais fermer les yeux !! Ça j’en suis convaincu.
Et si personne ne se défendait de l’injustice qui lui est faite et tous défendais l’injustice qui est faite à l’autre ? Eh bien, il n’y aurait plus d’injustice possible. Car le problème de l’injustice n’est pas seulement celui qui la cause mais ceux qui ferment les yeux, les oreilles et la bouche !
Est-ce que tu vas être le genre de personne qui tend la main au malheureux, ou bien celui qui n’écoute même pas la souffrance d’un ami ?
Job 7
Le sort de l’homme sur la terre est celui d’un soldat, Et ses jours sont ceux d’un mercenaire. Comme l’esclave soupire après l’ombre, Comme l’ouvrier attend son salaire, Ainsi j’ai pour partage des mois de douleur, J’ai pour mon lot des nuits de souffrance. Je me couche, et je dis: Quand me lèverai-je? quand finira la nuit? Et je suis rassasié d’agitations jusqu’au point du jour. Mon corps se couvre de vers et d’une croûte terreuse, Ma peau se crevasse et se dissout. Mes jours sont plus rapides que la navette du tisserand, Ils s’évanouissent: plus d’espérance! Souviens-toi que ma vie est un souffle! Mes yeux ne reverront pas le bonheur. L’oeil qui me regarde ne me regardera plus; Ton oeil me cherchera, et je ne serai plus. Comme la nuée se dissipe et s’en va, Celui qui descend au séjour des morts ne remontera pas; Il ne reviendra plus dans sa maison, Et le lieu qu’il habitait ne le connaîtra plus. C’est pourquoi je ne retiendrai point ma bouche, Je parlerai dans l’angoisse de mon coeur, Je me plaindrai dans l’amertume de mon âme. Suis-je une mer, ou un monstre marin, Pour que tu établisses des gardes autour de moi? Quand je dis: Mon lit me soulagera, Ma couche calmera mes douleurs, C’est alors que tu m’effraies par des songes, Que tu m’épouvantes par des visions. Ah! je voudrais être étranglé! Je voudrais la mort plutôt que ces os! Je les méprise!… je ne vivrai pas toujours… Laisse-moi, car ma vie n’est qu’un souffle. Qu’est-ce que l’homme, pour que tu en fasses tant de cas, Pour que tu daignes prendre garde à lui, Pour que tu le visites tous les matins, Pour que tu l’éprouves à tous les instants? Quand cesseras-tu d’avoir le regard sur moi? Quand me laisseras-tu le temps d’avaler ma salive? Si j’ai péché, qu’ai-je pu te faire, gardien des hommes? Pourquoi me mettre en butte à tes traits? Pourquoi me rendre à charge à moi-même? Que ne pardonnes-tu mon péché, Et que n’oublies-tu mon iniquité? Car je vais me coucher dans la poussière; Tu me chercheras, et je ne serai plus.