Nous commençons ce livre d’Esther par une présentation du roi de Perse Assuérus, identifié généralement à Xerxès Ier ou à Artaxerxès Ier, et de sa femme, la reine Vashti.
Ce roi est celui qui s’est battu contre Léonidas, roi de Sparte, à la fameuse bataille de Thermopyles. Disons que l’humilité n’est pas sa force, ce qui l’a fait sacrifier beaucoup de ses hommes, sans hésitation.
On peut lire, dans ce premier chapitre du livre d’Esther, que le non-respect envers la femme est de tout temps, car je ne considère pas que vouloir faire « pavaner » sa reine après avoir un peu trop bu, est très respectueux. Surtout que le roi avait dit à tous ses serviteurs de « se conformer à la volonté de chacun ». Donc pourquoi ne pas montrer l’exemple et demander à la reine, plutôt que la forcer!
Mais cet abus envers les femmes se retrouve dans toutes nations, toutes langues et toutes classes sociales. Il ne faut pas chercher la source dans les religions, les organisations, les nations mais c’est une expression de l’orgueil et la méchanceté de l’homme… le désir d’assujettir l’autre. Est-ce que les femmes sont immunisées à ce type d’orgueil? Certainement pas, mais on peut donner une mention spéciale à l’homme à ce niveau, même une médaille d’or!
Et tout commence, dans cette histoire, avec une femme (la reine) qui se respecte et n’ira pas déambuler devant tous, pour le plaisir de faire reconnaitre sa beauté ou pour gagner ou garder quelque avantage. Bravo à la reine Vashti!
Je sais que plusieurs commentateurs ont parlé contre la reine Vashti en mentionnant qu’elle a désobéi au roi. Premièrement, je ne comprends pas pourquoi ces hommes essaient de protéger ce roi imbu de lui-même et qui se prend pour un Dieu. Est-ce simplement parce qu’il est l’homme et Vashti une femme. Malheureusement je crois que c’est une partie de la raison. Donc je dirais, pour protéger la femme de ce chapitre, celle-là même qui s’est respectée elle-même, au prix de sa couronne. Encore une fois, bravo à la reine Vashti. Une des seules qui est restée sobre (dans les deux sens du mot) dans ce chapitre.
Donc on apprend aujourd’hui sur le respect des autres et de soi-même, et tous peuvent apprendre de cela. Pour l’instant, il n’y a pas de leçon mais simplement une prise des consciences, car nous n’avons pas changé, au niveau du traitement des femmes, tout au moins! Voile totale obligatoire des musulmans, viols collectifs en Inde, priorité de la pornographie dans les sociétés occidentales, etc.
Mais ça ne peut pas toujours être la faute des autres! Je dois me poser la question sur mon attitude personnelle et ma contribution à ce fléau, que je sois un homme ou une femme! Car lorsque je ne respecte pas l’autre, je ne respecte pas son Créateur! Et ça c’est ce que la Bible nous enseigne! Qu’est-ce que je peux faire aujourd’hui pour montrer respect envers une femme, un autre et moi-même? Et peut-être que ce n’est pas quelque chose « à faire », mais quelque chose (ou une attitude) à « arrêter de faire »!
Bonne prise de conscience personnelle pour tous, mais moi le premier!
Parenthèse sur les mauvais conseillés du roi :
Puisqu’on parle de la relation homme-femme, je pensais qu’il était important de faire ressortir l’attitude des conseillers du roi.
Le roi s’adressa aux sages de son royaume. Ces derniers sont princes de ce royaume dans le sens de leaders . Ils sont ses conseillers mais n’ont pas parlé au roi pour lui dire ce que ce qu’il avait fait était mal. « Pas fous » les conseillés! Pourquoi se mettre en danger devant un roi qui a tant de pouvoir. Ils ont donc attendu d’avoir la demande du roi.
Leur jugement me parait très égoïste car ils pointent au mauvais exemple que la reine Vashti sera pour leurs propres femmes (princesse) et les répercussions sur eux. Au lieu de répondre en analysant la mauvaise attitude du roi envers sa femme, il propose une loi qui pourra satisfaire le roi et qui permettra aussi à l’homme de simplement changer sa femme pour « une autre qui soit meilleure qu’elle. » Le mot utilisé pour meilleur voulant dire; plaisante et agréable au regard (est parfois utilisé comme bon en parlant d’un fruit à consommer). Donc aucun rapport avec la bonté intérieure mais simplement belle à ses yeux. Ils encouragent ainsi une loi qui permet aux hommes du royaume d’être un maître dans sa maison. Être un petit roi dans le royaume de son foyer, et traiter sa femme comme un objet à garder si je le trouve « beau et bon » plutôt qu’une des deux personnes qui voit à la réussite de la famille. Encore un point, ou plusieurs points de moins pour « l’homme » dans ce passage.