Joseph voit la repentance de ses frères et se montre enfin tel qu’il est. Il ne retient pas ses pleurs, il ne fait plus de cachotteries. Il révèle la sagesse du plan de Dieu pour sa vie, même si cela fut difficile, et comment Dieu, dès le début, désirait se servir de lui pour leur bien.
Lorsqu’on vit l’épreuve, on se pose la question: « Qu’est-ce que j’ai fait pour recevoir cette épreuve? » Il y a ici un sentiment de culpabilité, qui n’est pas anormal et il est bien de faire ce genre d’introspection. Mais soyons honnête, il y a souvent un questionnement accusateur vers Dieu, face à ce que je ne crois pas devoir subir.
Certains vont dépasser ces accusations et vont se dire: « Qu’est-ce que je dois apprendre dans cette épreuve? » Il n’y a plus d’accusation flagrante devant Dieu, mais ne nous leurrons pas ici non plus, car cette question remporte aussi, très souvent, un apitoiement sur soi. Et parce que le tout est tourné vers MOI, cette question contient une soumission forcée et non joyeuse.
Il y en a peu qui arrive à la joie de l’épreuve, que Joseph démontre ici ! Bien sûr qu’elle peut prendre un certain temps et ne viendra qu’en se tournant vers Dieu et lui remettant toute l’épreuve, c.-à-d. les culpabilités possibles, les méchancetés subies, les injustices vécues, les conséquences néfastes, etc. Ce moment où je me tourne vers Lui, je reconnais et dis : « Sans toi je ne peux rien faire » (Jean 15.5), et là vient le genre de délivrance que Joseph a vécu durant sa vie en Égypte.
Il n’y aura pas nécessairement repentance, même durant ma vie, de ceux qui ont voulu me faire du mal, mais lorsque j’ai le privilège de voir cette repentance, voici la joie que nous lisons ici chez Joseph. Une si grande joie qu’elle se démontre en pleurs. Des pleurs de joie ! Et pourquoi des pleurs de joie ? Parce que la question qui restait dans son cœur était : « Comment mes épreuves vont-elles aider les autres ? » Lorsque la réponse est donnée, comme ici, le résultat ne peut être que la joie. La colère, la déception, l’amertume, etc. ne peuvent plus exister. La joie seulement reste !
La joie que sa vie, ou sa mort, soit un outil dans les mains du Père.
C’est bien sûr ce qu’a vécu Jésus, mais Lui connaissait d’avance la somme et l’intensité des souffrances, car il a participé à la décision de les subir et les a acceptés avec joie… pour moi ! Comment ne pas relire son histoire sans avoir, cette fois-ci, les pleurs de joie du coupable lavé ?
Seigneur, que je puis poser la bonne question quand viendra l’épreuve ? Que je puisse avoir cette joie qui accompagne la bonne question ! Et cette joie s’accompagnera de l’amour qui surpasse toute connaissance (Éphésiens 3.19) et d’une paix qui surpasse toute intelligence (Philippiens 4.7).
Genèse 45.1-15
Joseph ne pouvait plus se contenir devant tous ceux qui l’entouraient. Il s’écria: Faites sortir tout le monde. Et il ne resta personne avec Joseph, quand il se fit connaître à ses frères. Il éleva la voix, en pleurant. Les Égyptiens l’entendirent, et la maison de Pharaon l’entendit. Joseph dit à ses frères: Je suis Joseph! Mon père vit-il encore? Mais ses frères ne purent lui répondre, car ils étaient troublés en sa présence. Joseph dit à ses frères: Approchez-vous de moi. Et ils s’approchèrent. Il dit: Je suis Joseph, votre frère, que vous avez vendu pour être mené en Égypte. Maintenant, ne vous affligez pas, et ne soyez pas fâchés de m’avoir vendu pour être conduit ici, car c’est pour vous sauver la vie que Dieu m’a envoyé devant vous. Voilà deux ans que la famine est dans le pays; et pendant cinq années encore, il n’y aura ni labour, ni moisson. Dieu m’a envoyé devant vous pour vous faire subsister dans le pays, et pour vous faire vivre par une grande délivrance. Ce n’est donc pas vous qui m’avez envoyé ici, mais c’est Dieu; il m’a établi père de Pharaon, maître de toute sa maison, et gouverneur de tout le pays d’Égypte. Hâtez-vous de remonter auprès de mon père, et vous lui direz: Ainsi a parlé ton fils Joseph: Dieu m’a établi seigneur de toute l’Égypte; descends vers moi, ne tarde pas! Tu habiteras dans le pays de Gosen, et tu seras près de moi, toi, tes fils, et les fils de tes fils, tes brebis et tes bœufs, et tout ce qui est à toi. Là, je te nourrirai, car il y aura encore cinq années de famine; et ainsi tu ne périras point, toi, ta maison, et tout ce qui est à toi. Vous voyez de vos yeux, et mon frère Benjamin voit de ses yeux que c’est moi-même qui vous parle. Racontez à mon père toute ma gloire en Égypte, et tout ce que vous avez vu; et vous ferez descendre ici mon père au plus tôt. Il se jeta au cou de Benjamin, son frère, et pleura; et Benjamin pleura sur son cou. Il embrassa aussi tous ses frères, en pleurant. Après quoi, ses frères s’entretinrent avec lui.