Je peux être convaincu qu’une chose est bonne pour moi, ou parfois simplement qu’elle n’est pas mauvaise. Par contre, si cette chose ou attitude attriste l’autre, elle devient mauvaise pour moi, par moi. Elle devient une règle que j’établis sur moi. Pas une règle établie par les autres sur moi mais établie par moi pour les autres.
Par cette règle que je m’impose, j’accomplis la justice pour l’autre, la paix entre nous deux et la joie pour moi. Le royaume de Dieu n’est pas fait de toutes ces règles que nous établissons sur les autres, mais de la justice, c.-à-d. l’obéissance aux règles que Dieu a établies. Le royaume de Dieu n’aura pas de règles d’hommes. Le royaume de Dieu de sera rempli que de paix. La réconciliation aura été faite avant d’y entrer, complète et entière. Le royaume de Dieu ne pourra recevoir celui qui ne veut se réconcilier car la discorde ne pourra y rentrer. Nous connaitrons car nous vivrons avec celui qui nous fera tout connaître, sans hésitation, sans doute. Mais ici sur terre nous avons encore des doutes car nous ne connaissons pas entièrement.
Le texte d’aujourd’hui nous parle de cette connaissance qui varie pour chacun, et de ces convictions que nous imposons aux autres par la connaissance que nous pensons avoir. (un peu plus loin sur un sujet chaud… quoi manger et boire comme chrétien!)
Mais Serge, le verset 23 ne dit-il pas : « Tout ce qui n’est pas le produit d’une conviction est péché. » Donc il faut avoir des convictions et si j’ai des convictions je dois les défendre?! J’ai toujours eu de la difficulté à comprendre cette phrase. Je suis donc retourné au mot grec qui est traduit ici par « conviction ». En réalité, le problème vient des mots utilisés par le traducteur. Comme souvent, le traducteur utilise les mots qu’il pense bons en fonction de ses convictions! Encore ce mot!!
Le mot traduit ici par « conviction » est en grec – Pisteos – qui se traduit par foi. D’une certaine façon, nous pourrions considérer que la foi est une conviction, mais attention… la conviction n’est pas nécessairement la foi. J’irai même plus loin, en disant que « ma conviction à moi » est l’opposé de la foi. La foi est de se fier à Dieu au-delà de ce que moi je veux. « Ma conviction à moi » s’appuie sur le MOI et non sur Dieu.
Il est donc beaucoup plus facile de comprendre le verset 23 en remplaçant « conviction » par « foi ». « Tout ce qui n’est pas le produit de la foi est péché. » Car par la foi, la volonté de Dieu prend le dessus et je place ma confiance en Lui. Par ma conviction, ma volonté prend le dessus et je veux contrôler mon environnement, et cela est pécher.
Seigneur, donne-moi la foi de tout te remettre, même ma liberté, même mon intelligence, ma connaissance et ma compréhension.
Romains 14:13-23
Ne nous jugeons donc plus les uns les autres; mais pensez plutôt à ne rien faire qui soit pour votre frère une pierre d’achoppement ou une occasion de chute. Je sais et je suis persuadé par le Seigneur Jésus que rien n’est impur en soi, et qu’une chose n’est impure que pour celui qui la croit impure. Mais si, pour un aliment, ton frère est attristé, tu ne marches plus selon l’amour: ne cause pas, par ton aliment, la perte de celui pour lequel Christ est mort. Que votre privilège ne soit pas un sujet de calomnie. Car le royaume de Dieu, ce n’est pas le manger et le boire, mais la justice, la paix et la joie, par le Saint-Esprit. Celui qui sert Christ de cette manière est agréable à Dieu et approuvé des hommes. Ainsi donc, recherchons ce qui contribue à la paix et à l’édification mutuelle. Pour un aliment, ne détruis pas l’oeuvre de Dieu. A la vérité toutes choses sont pures; mais il est mal à l’homme, quand il mange, de devenir une pierre d’achoppement. Il est bien de ne pas manger de viande, de ne pas boire de vin, et de s’abstenir de ce qui peut être pour ton frère une occasion de chute, de scandale ou de faiblesse. Cette foi que tu as, garde-la pour toi devant Dieu. Heureux celui qui ne se condamne pas lui-même dans ce qu’il approuve! Mais celui qui a des doutes au sujet de ce qu’il mange est condamné, parce qu’il n’agit pas par conviction. Tout ce qui n’est pas le produit d’une conviction est péché.
Boire ou ne pas boire… est-ce là la question?
Dans le monde chrétien nord-américain, la question de boire de l’alcool ou non, est un sujet de division parmi plusieurs.
- À une extrémité nous avons ceux qui sont convaincus que boire de l’alcool est un péché et un signe de rébellion envers Dieu, de vie de débauche et certains questionneront même le salut de ceux qui boivent de l’alcool.
- À l’autre extrémité nous avons ceux qui sont libres de tout. Dont la liberté personnelle est tellement importante qu’ils sont prêts à se séparer des autres si ces derniers veulent leur imposer une règle, sous le couvert de la religion.
Souvent les premiers vont exclure les autres à cause de leurs convictions personnelles et les deuxièmes vont s’exclure eux-mêmes à cause de leurs convictions personnelles. Qui a raison? Qui a tort?
D’autres diront que les plus forts doivent se restreindre pour les plus faibles. Donc ne pas boire est la solution! Mais en disant ceci, est-ce que nous n’insinuons pas que ceux qui boivent, et acceptent de se restreindre, sont automatiquement les plus forts!? Donc ceux qui ne boivent pas d’alcool, n’ont pas encore compris et sont ainsi considérés comme plus faibles?! Eh oui, nous sommes capables d’avoir ce genre de réflexion qui abaisse l’autre et nous élève sans que ça paraisse.
D’un autre côté, est-ce de l’alcool seulement que nous parlons dans le texte d’aujourd’hui? Est-ce qu’il n’y a pas le manger aussi? Après tout il y a approximativement 80,000 morts par année, des suites de l’alcool en Amérique du Nord, mais 100,000 à 400,000 morts par année, des suites de l’obésité. Si je ne dois pas devenir esclave de l’alcool, je ne devrais pas non plus être esclave de la nourriture. Les abus du manger sont aussi un péché! Et si la question est de ne pas offenser un frère! Il est vrai que l’abus d’alcool offense mon frère américain, mais de la même façon les abus de manger offensent mon frère européen.
En réalité, dans tous ces cas : abus d’alcool, abus de manger, abus de liberté; tous se résument au désir de faire valoir sa conviction. De régler la vie de l’autre en fonction de sa propre connaissance, ou tout au moins celle que je pense avoir comme connaissance. N’oublions pas ce qui est dit de la connaissance : « … La connaissance enfle, mais la charité édifie. » 1 Corinthiens 8.1
Et comme nous l’avons vu plus tôt, la clé est d’avoir la foi que Dieu contrôlera la situation. Il prendra soin de ce que je ne peux contrôler.