Comprendre pour servir ce monde où je vis

Comprendre pour servir ce monde où je vis

Nous perdons Kevin Lemée notre neveu… pour un temps.

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Kevin Lemée, 26 ans, un neveu considéré comme un fils, nous a quitté hier.

Voici son histoire :

Mon frère aîné (Michel) et la sœur de Mimi (Lyette) sont mariés ensemble. Kevin est leur fils unique et mon seul neveu direct.  Kevin a toujours été un petit garçon intelligent et très intentionné pour les autres.  Malheureusement, une enfance et adolescence difficile, où il a vécu l’intimidation à l’école qui l’a dirigé vers une période de consommation de drogue, alcool, ainsi qu’un ensemble de mauvais choix.  Pour cette raison, il a décidé à l’été 2017 de venir « refaire sa vie en France », espérant couper le lien avec ses anciens amis et pensant y trouver une solution à ses problèmes et à l’amertume de l’injustice qu’il avait vécu.  Il est donc venu nous rejoindre le 4 août 2018, à Ecouen.  Il avait déjà à ce moment réussi à se libérer de sa consommation de drogue mais restait sous l’influence journalière de l’alcool ne pouvant s’en libérer.  Il a tenté des voyages d’aventure vers la Belgique et au Sud de la France (Nice) mais est revenu chez nous à la fin août avec d’autres échecs dans ses bagages et une grande déception.

A ce moment a commencé un temps tellement précieux avec lui que nous nous en rappelons encore avec tellement de surprise et de joie.  Nous retrouvions le petit Kevin que nous avions laissé et que nous aimions tant.  Je me souviens des conversations avec lui où j’étais surpris de voir qu’il ne pouvait plus se permettre même de rêver, tellement les blessures et la déception était profonde.  Matin, après-midi, soir… aucune occasion ne manquait pour discuter, rire, pleurer et chercher à comprendre le sens de toute cette vie.  Sens que Kevin cherchait tant, n’ayant trouvé dans ce monde qu’injustice et incompréhension.

Au début septembre, par lui-même, il a complètement arrêté de boire toute forme d’alcool.  Et il a vécu cette sobriété pour le restant de sa courte vie.  Lui qui était découragé de son passé et de cette vie de mauvais choix et de mauvais exemple qu’il avait démontré, devenait maintenant un exemple pour les autres alors que certains l’ont suivi dans sa sobriété.  Durant les semaines qui ont suivies, nous en sommes venus à parler de la foi et du chemin en Jésus-Christ.  Son intérêt était si grand et son désir si ardent de trouver.  Mais je savais que si je poussais une décision vers la foi, il l’aurait prise pour me faire plaisir, à cause de son constant désir de faire plaisir.  Il n’aurait pas voulu décevoir son oncle et sa tante, qu’il retrouvait.  Je lui ai dit que tout devait être entre lui et Dieu, lorsqu’il serait prêt seulement.  Il a quitté la France le 24 octobre 2017 avec un nouvel espoir de recommencer une vie, avec une nouvelle direction.  Nous lui avons dit que si nous n’étions pas certains de comprendre la raison de notre venu en France, mais que le fait d’avoir retrouvé ce lien avec lui était suffisant comme raison.  Quelle joie furent ces deux mois et demi avec lui.

Lorsque nous sommes revenus au Canada, il est venu nous voir, Mimi et moi, pour nous annoncer qu’il était maintenant enfant de Dieu et avait la vie éternelle.  Il avait personnellement pris une décision d’accepter le salut en Jésus et il était heureux de nous annoncer son assurance d’avoir la vie éternelle.  Quelle joie et quel bonheur pour nous et lui.

En mai, il nous a par contre annoncé qu’il avait un cancer des os.  J’avais peur que cette épreuve soit trop grande, mais il me disait dans un mot personnel, qu’il avait confiance en Dieu pour son avenir et que sa foi n’en était pas ébranlée!   Hier matin, il est rentré à l’hôpital étant très faible.  Il a été opéré immédiatement et les médecins ont réalisé durant l’opération qu’une bactérie détruisait son corps, qu’ils ne réussissaient pas à rien faire pour l’arrêter.  Il a même fait un arrêt cardiaque sur la table d’opération.  Par la suite il fut dans un coma induit, et son corps se détruisait rapidement.  Il n’y avait rien à faire pour la médecine et, alors que tous étaient partis, j’ai pu être présent durant ses derniers moments à l’hôpital.  Même s’il n’y a pas eu aucun signe de réveil ou conscience je savais que je pouvais me réjouir avec lui de sa réunion avec son sauveur.  J’ai quitté l’hôpital dans la paix, vers 1h du matin et vous voyez plus bas une photo de cet hôpital, du dernier endroit où Kevin a habité sur cette terre et dont la croix représente bien son espoir et la raison de sa vie éternelle.

A son retour de France, ceux qui demandaient à Kevin ce qui s’était passé pour ce changement qu’ils voyaient en lui, il leur disait : « Kevin? il est mort en France!  C’est maintenant un nouveau Kevin. »

Nous avons trouvé en France un Kevin craintif, blessé, déçu de lui-même et plein d’amertume de l’injustice du monde.  Nous avons retrouvé au Québec, un Kevin ayant l’assurance, l’espoir du plan parfait de Dieu, de la vie éternelle trouvée et d’une justice trouvée.  Est-ce que nous pouvons être triste pour ce départ de Kevin à 26 ans?  Pas triste pour lui, mais pour nous qui devrons attendre avant de le retrouver.  Mais surtout triste pour ceux qui sont près de lui, qui le perde et qui ne peuvent comprendre l’espoir qu’il avait.  Pour ceux-là nous pleurons amèrement et vous demandons de prier.

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