J’ai travaillé une bonne partie de ma vie et après un certain temps il était évident pour moi que je devais aider et servir ceux qui veulent prendre soin des jeunes. Devenir, ce que plusieurs appellent missionnaire. Mais comment le faire pour Dieu sans le faire par la foi ? Et comment le faire par la foi sans être un mendiant ?
Anecdote :
Lorsque nous vivions à Ecouen, au nord de Paris, nous pouvions souvent voir des pèlerins qui faisaient le chemin de Compostelle en partant de la Belgique. Le chemin de Compostelle est un pèlerinage catholique. Un jour, deux de ces pèlerins sont venus me voir et ont mendié un endroit pour coucher et un repas. Je leur ai oui, si nous pouvons prendre ce repas ensemble en discutant de la foi ! Ils ont accepté et quel moment précieux nous avons eu ensemble.
Ils m’ont dit que ceux qui font le chemin de Compostelle ont une lettre qui leur permet de demandé logis dans toute église catholique. Cependant, ils ont l’habitude de voir les portes des églises se fermer rapidement, à leur arrivée et les prêtres se cacher pour ne pas répondre. C’est ce qui est arrivé à Ecouen, et puisque nous sommes un organisme chrétien, ils sont venus nous voir. Ils m’ont aussi dit que de mendier le logis et la nourriture était une partie importante de ce pèlerinage, car il leur demandait l’humilité et la foi. J’ai beaucoup appris de ces hommes, car j’étais sur le même genre de chemin. Pas sur celui de Compostelle, mais sur celui de la foi.
Eh oui, la vie d’un mendiant ! Lorsque j’allais quitter mon emploi pour devenir missionnaire, un de mes confrères de travail, à qui j’expliquais mon départ pour cette nouvelle aventure, m’a dit : « comme ça, tu vas devenir mendiant ! ». Il avait tout compris. Par contre un mendiant qui a choisi d’être mendiant. Un peu stupide vous direz ? Oui, probablement, mais comment comprendre la direction de Dieu si je ne marche pas « la tête baissée », pour ne pas voir trop loin, « les mains tendues », pour ne recevoir que le nécessaire, et « les genoux fléchis », pour chercher la volonté de Dieu. Car après tout c’est ce que représente la vie de missionnaire ou de pèlerin, par la foi.
Je connais des missionnaires qui veulent un plan clair de travail, un salaire précis et régulier et ont une position debout et fière d’être « missionnaire ». Quelle tristesse de vouloir vivre pour la foi, mais sans la foi !
Non, la vie de missionnaire, comme celle du pèlerin en a été une merveilleuse pour Mimi et moi. Nous n’avons rien manqué, au contraire, nous nous demandons pourquoi, nous en avons tant reçu !
Sans Lui je ne peux rien faire et je ne veux rien faire.