Paul semble nous parler de deux types de divisions ici. Celles qui sont futiles et celles qui sont nécessaires.
Premièrement, les divisions qui sont futiles :
« Nous tous donc qui sommes parfaits, ayons cette même pensée ; et si vous êtes en quelque point d’un autre avis, Dieu vous éclairera aussi là-dessus.
Seulement, au point où nous sommes parvenus, marchons d’un même pas.
Soyez tous mes imitateurs, frères, et portez les regards sur ceux qui marchent selon le modèle que vous avez en nous. » vs 15-18
Ce qui est traduit au verset 16 par « même pas », est en réalité « même règle (κανων) et même pensées (phroneó) ». Paul nous parle du κανων, d’où nous vient le mot « canon » en français, c.-à-d. une règle, un modèle idéal. Pas le canon qui tire des boulets, qui vient du latin et veut dire tube ! L’idée du tube n’est cependant pas mauvaise, mais dans le sens de suivre une même direction dans les pensées. Comme une armée qui avance d’un même pas, suivant un même canon/règle et pas une armée qui se tire l’un sur l’autre à coup de canon/explosif !
Malheureusement, maintenant, les chrétiens passent leur temps et énergie à se tirer dessus à « boulets rouges », et sont un mauvais exemple pour le monde qui les entoure ! OK, je change de canon et on ne se fera pas mal, mais on va marcher ensemble en suivant la même direction de pensées !
Et tous doivent suivre des modèles qui leur sont donnés, Paul étant un de ceux-là par son exemple de vie.
Deuxièmement, les divisions qui sont nécessaires :
Après avoir dressé une liste de tout ce dont le religieux pourrait se valoriser (vs 4-6), Paul nous les décrit comme des déchets. Pire que de la boue, le mot utilisé parle de déchets, qui sont jetés aux chiens, et les chiens ne servent à rien dans la culture de Paul. Tellement inutiles que ces mêmes chiens sont présentés comme ceux qui sont méchants et cherchent donc à mordre.
Et cette image de nourriture semble bien importante, car il en parle encore ici :
« Leur fin sera la perdition ; ils ont pour dieu leur ventre, ils mettent leur gloire dans ce qui fait leur honte, ils ne pensent qu’aux choses de la terre. » vs 19
Et cela est aussi caractéristique de notre monde. Car il semble que certains voient l’attachement à la nourriture comme moins grave que l’attachement à d’autres passions. L’Amérique est le royaume de la pornographie, mais aussi de l’obésité ! Et peut-être encore plus chez ceux qui se disent chrétiens. Le premier se fait dans le secret et le deuxième est à la vue de tous et est banalisé. Pourtant la passion de la nourriture est aussi un risque de m’éloigner de la volonté de Dieu, comme toutes passions. Donc, je dois me mettre au régime ! Au régime des choses qui m’éloignent de mon Dieu.
Mais attention, Paul ne parle pas de ces gens dont on doit s’éloigner, comme avec dédain, mais avec pleurs. Car, c’est ce que nous devons faire en pensant aux frères qui marchent par leurs mauvaises voies, comme « ennemis de la croix de Christ ». Car OUI, dépenser des milliers de dollars à prendre soin de mon ventre pendant que des frères et sœurs meurent littéralement de faim dans le monde, c’est s’éloigner de la croix de Christ ! Pleurons et prions pour ceux qui sont tombés dans ces pièges.
Donc pas de canon (à boulets) dans le premier cas, mais l’encouragement, et pas de dédain dans le deuxième cas, mais des pleurs. Voilà ce qui doit remplacer nos divisions !
Philippiens 3.15-21
Nous tous donc qui sommes parfaits, ayons cette même pensée; et si vous êtes en quelque point d’un autre avis, Dieu vous éclairera aussi là-dessus. Seulement, au point où nous sommes parvenus, marchons d’un même pas. Soyez tous mes imitateurs, frères, et portez les regards sur ceux qui marchent selon le modèle que vous avez en nous. Car il en est plusieurs qui marchent en ennemis de la croix de Christ, je vous en ai souvent parlé, et j’en parle maintenant encore en pleurant. Leur fin sera la perdition; ils ont pour dieu leur ventre, ils mettent leur gloire dans ce qui fait leur honte, ils ne pensent qu’aux choses de la terre. Mais notre cité à nous est dans les cieux, d’où nous attendons aussi comme Sauveur le Seigneur Jésus-Christ, qui transformera le corps de notre humiliation, en le rendant semblable au corps de sa gloire, par le pouvoir qu’il a de s’assujettir toutes choses.