Un des passages les plus dramatiques de la Bible, ou Dieu demande un sacrifice à Abraham… son fils. Dramatique, car Abraham ne connait pas la fin de l’histoire, comme nous qui l’avons lu. Nous savons le dénouement : Isaac ne sera pas sacrifié ! Dieu le sait aussi bien sûr, mais Abraham est placé devant un choix terrible. L’obéissance à Dieu au prix de ce qu’il a de plus précieux, son fils Isaac. Pourquoi sommes-nous si troublés par ce texte ?
Plusieurs attitudes, face à ce test de Dieu, pour celui qui ne craint pas Dieu :
– Jugement de la volonté de Dieu. Dieu n’est pas bon pour demander une telle chose !
– Incompréhension de la volonté de Dieu. Un Dieu bon ne peut demander une telle chose !
Mais pour celui qui craint Dieu ? Ce passage est le plus difficile à lire, car il me place face à mon propre choix. Que ferais-je à la place d’Abraham ? Et plus dure encore, que suis-je prêt à donner à Dieu parce que je crains Dieu ? Mes enfants, mon conjoint, mes richesses, ma santé, mon temps, ma vie… ?
Il est placé sur cet autel, ce qui ne fait aucun sens de sacrifier. Et certains le voient comme un choix de la tête plutôt que du cœur. Obéir aveuglément en oubliant ses émotions, son cœur. Mais il n’y a rien de plus faux ici, car l’obéissance d’Abraham est un choix du cœur. Le cœur qui dit à Dieu : Je t’aime plus que tout !
Et c’est ce choix du cœur que Dieu recherche. À ce moment où la créature aime son créateur. Le créateur aime la créature plus que tout et il l’a démontré, mais la communion parfaite est établie quand maintenant la créature aime son créateur plus que tout.
Il est donc temps de m’assoir et de répondre à la demande de Dieu, comme Abraham. Ne sachant pas comment Dieu va répondre, s’il va retenir mon bras, ou simplement me laisser sacrifier ce que je sais être « mon précieux ». Comme cette fameuse phrase du roman, « Le Seigneur des anneaux ».
Je vais prendre du temps aujourd’hui pour apporter, « mon précieux », mon bois et mon couteau. Je vais monter sur le mont Morija, et sacrifier. Le test est devant moi.
Et si je n’ai pas le temps, comme lorsque je n’ai pas le temps de rencontrer Dieu chaque matin… c’est que peut-être mon temps est « mon précieux ».
Seigneur, aide-moi à être sérieux dans mon choix de « sacrifice », car il sera ensuite mort pour moi, il ne m’appartiendra plus, il sera à toi. Dans un sens, j’aurai perdu mon « idole » qui avait plus d’importance que mon Dieu.
En passant, Jésus, Dieu lui-même, a fait cela envers moi lorsque, Son Père, sa famille, ses biens, son intégrité physique, sa vie est demandée pour moi. Il me répond : Je t’aime plus que tout ! Mais point de bélier en échange. Il fera le sacrifice jusqu’au bout. Ça, c’est mon Dieu, mon frère, mon ami.
Bonne journée, bon sacrifice !
Note personnelle
Après temps d’année comme croyant, et tant d’épreuves, tant de test, il est évident que j’ai eu a faire ce choix à plusieurs reprises. Jamais ce sacrifice n’a été un mauvais choix. Dieu m’a toujours béni au-delà de ce que j’aurais pu espérer.
Un exemple simple ? En 1998 j’ai quitté un travail, éprouvant, mais payant et assuré d’une bonne retraite, pour devenir missionnaire. Aussi éprouvant, mais pas du tout payant, pas de retraite, avec les conséquences, les risques et les jugements qui en résultaient.
Pas de salaire ? Comment se fait-il que je n’ai pas de dettes ?
Pas de liberté ? Comment se fait-il que j’ai parcouru le monde ?
Pas de retraite ? Comment se fait-il que je n’ai même pas envie de ralentir ?
Dieu a pris ce que je lui donnais et il a accompli bien plus que je n’aurais pu espérer. Et ça va durer pour l’éternité.
Suis-je spécial ? Oui, spécialement stupide comme Abraham (si vous avez bien lu toutes les histoires à son sujet), car parfois j’ai essayé de déterrer des sacrifices que j’avais pourtant placés sur le bucher. Stupide vous dites ? Oui, car nous sommes des hommes et Dieu nous connait, et devinez quoi ? Il nous aime tels que nous sommes !
Genèse 22
Après ces choses, Dieu mit Abraham à l’épreuve, et lui dit: Abraham! Et il répondit: Me voici! Dieu dit: Prends ton fils, ton unique, celui que tu aimes, Isaac; va-t’en au pays de Morija, et là offre-le en holocauste sur l’une des montagnes que je te dirai. Abraham se leva de bon matin, sella son âne, et prit avec lui deux serviteurs et son fils Isaac. Il fendit du bois pour l’holocauste, et partit pour aller au lieu que Dieu lui avait dit. Le troisième jour, Abraham, levant les yeux, vit le lieu de loin. Et Abraham dit à ses serviteurs: Restez ici avec l’âne; moi et le jeune homme, nous irons jusque-là pour adorer, et nous reviendrons auprès de vous. Abraham prit le bois pour l’holocauste, le chargea sur son fils Isaac, et porta dans sa main le feu et le couteau. Et ils marchèrent tous deux ensemble. Alors Isaac, parlant à Abraham, son père, dit: Mon père! Et il répondit: Me voici, mon fils! Isaac reprit: Voici le feu et le bois; mais où est l’agneau pour l’holocauste? Abraham répondit: Mon fils, Dieu se pourvoira lui-même de l’agneau pour l’holocauste. Et ils marchèrent tous deux ensemble. Lorsqu’ils furent arrivés au lieu que Dieu lui avait dit, Abraham y éleva un autel, et rangea le bois. Il lia son fils Isaac, et le mit sur l’autel, par-dessus le bois. Puis Abraham étendit la main, et prit le couteau, pour égorger son fils. Alors l’ange de l’Éternel l’appela des cieux, et dit: Abraham! Abraham! Et il répondit: Me voici! L’ange dit: N’avance pas ta main sur l’enfant, et ne lui fais rien; car je sais maintenant que tu crains Dieu, et que tu ne m’as pas refusé ton fils, ton unique. Abraham leva les yeux, et vit derrière lui un bélier retenu dans un buisson par les cornes; et Abraham alla prendre le bélier, et l’offrit en holocauste à la place de son fils. Abraham donna à ce lieu le nom de Jehova-Jiré. C’est pourquoi l’on dit aujourd’hui: A la montagne de l’Éternel il sera pourvu. L’ange de l’Éternel appela une seconde fois Abraham des cieux, et dit: Je le jure par moi-même, parole de l’Éternel! parce que tu as fait cela, et que tu n’as pas refusé ton fils, ton unique, je te bénirai et je multiplierai ta postérité, comme les étoiles du ciel et comme le sable qui est sur le bord de la mer; et ta postérité possédera la porte de ses ennemis. Toutes les nations de la terre seront bénies en ta postérité, parce que tu as obéi à ma voix.
Abraham étant retourné vers ses serviteurs, ils se levèrent et s’en allèrent ensemble à Beer-Schéba; car Abraham demeurait à Beer-Schéba. Après ces choses, on fit à Abraham un rapport, en disant: Voici, Milca a aussi enfanté des fils à Nachor, ton frère: Uts, son premier-né, Buz, son frère, Kemuel, père d’Aram, Késed, Hazo, Pildasch, Jidlaph et Bethuel. Bethuel a engendré Rebecca. Ce sont là les huit fils que Milca a enfantés à Nachor, frère d’Abraham. Sa concubine, nommée Réuma, a aussi enfanté Thébach, Gaham, Tahasch et Maaca.