Un passage très intéressant et qui me fait revivre beaucoup d’émotion.
Puisque j’écrit personnellement j’ouvrirai mon coeur (ce passage-ci ne sera pas sur Facebook mais que sur ce blogue).
Cela fait 27 ans que je travaille avec la jeunesse et bientôt vingt ans (en 2014) avec Parole de Vie. Je sais que beaucoup de fruit en sont sortis et je me réjouis de les voir et d’en entendre parler. Par contre, je comprend le langage de Paul à qui on ne reconnait pas la joie de récolter les fruits directement.
D’un autre coté, je peux voir la sagesse de Dieu qui m’a préparé à ceci et croyez-moi quand je dis que je suis heureux là ou je me trouve. J’ai en effet travaillé dans un pénitencier pendant 15 ans et j’y ai appris à ne jamais voir le fruit de ses oeuvres. Les gardiens sont des personnes très fortes qui vivent une vie très difficile. Après avoir gardés des détenus et essayés de leurs enseigner des valeurs (contrairement à ce que tout le monde croit), ne revoit jamais revenir que les récidivistes. Ils ne voient jamais ceux qui s’en sortent car il ne reviennent pas « en dedans » et ne reviennent pas en parler. J’y ai donc appris à travailler sans jamais voir le fruit.
Et je dirais que ce fut un très bon apprentissage pour être missionnaire car il est très rare d’en voir le fruit et d’en retirer quelconque bénéfice. Ce sont plutôt:
– Des combats gagnés mais sans paix qui s’en suit
– Des champs qu’on a entretenu et qu’on a dû quitter.
– Des brebis qui ont grandis pour être tondu par d’autres ou pire apportés sur l’autel d’un sacrificateur bien intentionné.
Serge, arrête de te lamenter! C’est exactement ce que Paul dit ici. N’ai-je pas le droit au moins de souffrir en aspirant au fruit après avoir perdu le droit d’en profiter.
Eh bien puisque chaque jour est là pour m’apprendre, chaque réflexion du matin pour me faire grandir, je vais chercher un de ces missionnaires qui m’a fait brouter, m’a nourri, et à qui j’ai oublié de rapporter le fruit de son travail. Je vais lui apporter quelques fruits aujourd’hui. Une petite grappe de raisin!
1 Corinthiens 9.1-10
1 Ne suis-je pas libre? Ne suis-je pas apôtre? N’ai-je pas vu Jésus notre Seigneur? N’êtes-vous pas mon oeuvre dans le Seigneur?
2 Si pour d’autres je ne suis pas apôtre, je le suis au moins pour vous; car vous êtes le sceau de mon apostolat dans le Seigneur.
3 C’est là ma défense contre ceux qui m’accusent.
4 N’avons-nous pas le droit de manger et de boire?
5 N’avons-nous pas le droit de mener avec nous une soeur qui soit notre femme, comme font les autres apôtres, et les frères du Seigneur, et Céphas?
6 Ou bien, est-ce que moi seul et Barnabas nous n’avons pas le droit de ne point travailler?
7 Qui jamais fait le service militaire à ses propres frais? Qui est-ce qui plante une vigne, et n’en mange pas le fruit? Qui est-ce qui fait paître un troupeau, et ne se nourrit pas du lait du troupeau?
8 Ces choses que je dis, n’existent-elles que dans les usages des hommes? la loi ne les dit-elle pas aussi?
9 Car il est écrit dans la loi de Moïse: Tu n’emmuselleras point le boeuf quand il foule le grain. Dieu se met-il en peine des boeufs,
10 ou parle-t-il uniquement à cause de nous? Oui, c’est à cause de nous qu’il a été écrit que celui qui laboure doit labourer avec espérance, et celui qui foule le grain fouler avec l’espérance d’y avoir part.