Comprendre pour servir ce monde où je vis

Comprendre pour servir ce monde où je vis

Une petite grappe de raisin !  1 Corinthiens 9.1-10

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Un passage très intéressant et qui me fait revivre beaucoup d’émotion.
Puisque j’écris, personnellement j’ouvrirai mon cœur.

Cela fait 38 ans que je travaille avec la jeunesse et 30 ans furent avec le ministère Parole de Vie. Je sais que beaucoup de fruits en sont sortis et je me réjouis de les voir et d’en entendre parler. Cependant, je comprends le langage de Paul à qui on ne reconnait pas la joie de récolter les fruits directement.

D’un autre côté, je peux voir la sagesse de Dieu qui m’a préparé à ceci et croyez-moi quand je dis que je suis heureux là où je me trouve. J’ai en effet travaillé dans un pénitencier pendant 15 ans et j’y ai appris à ne jamais voir de fruits. Les gardiens sont des personnes très fortes qui vivent une vie très difficile. Après avoir gardé des détenus et essayés de leur enseigner des valeurs (contrairement à ce que tout le monde croit des gardiens), un gardien n’a jamais de compliment, mais seulement la déception du retour des récidivistes. Ils ne voient jamais ceux qui s’en sortent, car ceux-là ne récidivent pas et ne reviennent pas en parler. J’y ai donc appris à travailler sans jamais voir le fruit.

Et je dirais que ce fut un très bon apprentissage pour être missionnaire, car il est très rare d’en voir le fruit et d’en retirer un quelconque bénéfice. Ce sont plutôt :

– Des combats gagnés, mais sans la paix qui s’en suit.

– Des champs qu’on a entretenus et qu’on a dû quitter.

– Des brebis qui ont grandi pour être tondues par d’autres, ou pire, être placées sur un autel, par un sacrificateur, soi-disant bien intentionné.

Serge, arrête de te lamenter ! C’est exactement ce que Paul dit ici. N’ai-je pas le droit au moins de souffrir en aspirant au fruit après avoir perdu le droit d’en profiter.

Eh bien, puisque chaque jour est là pour m’apprendre, chaque réflexion du matin pour me faire grandir, je vais chercher un de ces « hommes de Dieu » (ce qui veut dire « homme choisi par Dieu » et pas par les hommes) qui m’a fait brouter, m’a nourri.

Certainement que lui aussi a été privé de ces fruits, car ces fruits ce sont généralement des abuseurs, les profiteurs, qui les dévorent et même des loups qui dévorent les brebis ! Je vais donc apporter à cet « homme de Dieu » le fruit de son travail. Je vais lui apporter quelques fruits aujourd’hui. Une petite grappe de raisin pour le rafraichir !

 

1 Corinthiens 9.1-10

Ne suis-je pas libre? Ne suis-je pas apôtre? N’ai-je pas vu Jésus notre Seigneur? N’êtes-vous pas mon oeuvre dans le Seigneur? Si pour d’autres je ne suis pas apôtre, je le suis au moins pour vous; car vous êtes le sceau de mon apostolat dans le Seigneur. C’est là ma défense contre ceux qui m’accusent. N’avons-nous pas le droit de manger et de boire? N’avons-nous pas le droit de mener avec nous une soeur qui soit notre femme, comme font les autres apôtres, et les frères du Seigneur, et Céphas? Ou bien, est-ce que moi seul et Barnabas nous n’avons pas le droit de ne point travailler? Qui jamais fait le service militaire à ses propres frais? Qui est-ce qui plante une vigne, et n’en mange pas le fruit? Qui est-ce qui fait paître un troupeau, et ne se nourrit pas du lait du troupeau? Ces choses que je dis, n’existent-elles que dans les usages des hommes? la loi ne les dit-elle pas aussi? Car il est écrit dans la loi de Moïse: Tu n’emmuselleras point le boeuf quand il foule le grain. Dieu se met-il en peine des boeufs, ou parle-t-il uniquement à cause de nous? Oui, c’est à cause de nous qu’il a été écrit que celui qui laboure doit labourer avec espérance, et celui qui foule le grain fouler avec l’espérance d’y avoir part.

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