Comprendre pour servir ce monde où je vis

Comprendre pour servir ce monde où je vis

Comment aller contre sa conscience ?  Ce n’est ni sage ni prudent !

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Je viens vous présenter un sujet de prière avec un poids extrême de douleur sur mon âme.  Ma conscience me pousse donc à implorer vos prières puisque c’est ce que l’on fait quand nous sommes face à l’incompréhension et l’impossible.

            Un frère, ami et mentor, a été condamné il y a deux mois pour agression sexuelle et violence physique sur sa fille durant l’enfance de cette dernière.

            Il serait difficile d’entrer dans tous les détails de cette situation, mais après beaucoup de réflexions et de prières, je viens vous demander de prier pour lui (Jean-Claude), son épouse (Jacynthe), sa famille, c.-à-d. ses deux garçons et leur famille, et bien sûr sa fille qui l’a accusé, ainsi que sa famille.

 

Est-il innocent ou coupable ?

            Jean-Claude et son épouse affirment son innocence et je les crois à 100%.  Je n’ai aucun doute de son innocence et cela se base sur une analyse personnelle de sa vie, la vie de sa fille, les accusations, les témoignages et le jugement du juge.  Bien sûr que cela s’appuie aussi sur mon expérience de notre système de justice, ayant travaillé dans un pénitencier pendant 15 ans et côtoyer des criminels, agresseurs et pédophiles.  Je me suis toujours soumis à notre système de justice et continuerai de le faire même si je peux être en désaccord avec certains jugements.  Et l’on doit s’opposer (légalement) à ces jugements, lorsque la vérité n’est pas poursuivie à pleine mesure.  Si je n’avais pas agi ainsi tout au long de ma carrière, j’aurais dû fermer les yeux sur des injustices et j’aurais été moi-même victime d’injustice. 

            Jean-Claude et Jacynthe étant insatisfaits du verdict du juge, ils iront devant la Cour d’appel du Québec pour demander que le verdict de culpabilité soit renversé et que Jean-Claude soit libéré.

            Si vous avez des questions ou que vous êtes troublé, n’hésitez pas à m’en parler.

 

« Mais Serge, si tu te trompais et qu’il est coupable ? »

            En réalité, je ne viens pas vous demander de juger un frère ou remettre en question ce jugement.  Je l’ai fait et je suis entièrement à l’aise avec ma conclusion.  En revanche, ma demande est pour la prière pour ce frère, innocent ou coupable.  Pour sa famille, peu importe ce qui arrivera.  Ne pas prier et refuser notre amour, même au coupable, ne serait pas digne de disciples de Christ et pas biblique.  Même la discipline dont on nous parle dans le Nouveau Testament, a pour raison l’amour et pour but de ramener un frère à la communion.  Il n’est jamais question de s’éloigner d’un frère dans le péché ou les difficultés, mais de tout faire pour qu’il retrouve la communion avec les frères, jusqu’à prier dans les pleurs, jour et nuit.  C’est l’état de mon âme et la raison de ma demande de prière.

            Encore une fois, je suis persuadé de son innocence sans le moindre doute, mais je vous demande de prier par amour fraternelle, et celle-ci n’a aucune limite.

 

            Je sais que certains frères, une majorité d’ailleurs, se sont éloignés de Jean-Claude et Jacynthe, comme s’ils avaient la lèpre.  Des intouchables, auxquels il ne faut plus parler et dont nous devons nous éloigner.  Notre société prend cette position, à cause d’innombrable cas où la religion et les religieux ont fermé les yeux sur des crimes et injustices.  Je comprends leur amertume envers les religions, mais cette amertume ne doit pas se retrouver chez les frères.  Ce comportement n’est pas digne d’un chrétien et certainement un péché grandement répréhensible.  Et cette fois-ci je ne peux vous présenter leur innocence, car leurs comportements reflètent leur manque d’amour.  Mais je prie pour leur repentance et leur retour à l’amour.

 

« Nous savons que nous sommes passés de la mort à la vie, parce que nous aimons les frères. Celui qui n’aime pas demeure dans la mort. Quiconque hait son frère est un meurtrier, et vous savez qu’aucun meurtrier n’a la vie éternelle demeurant en lui. Nous avons connu l’amour, en ce qu’il a donné sa vie pour nous; nous aussi, nous devons donner notre vie pour les frères. Si quelqu’un possède les biens du monde, et que, voyant son frère dans le besoin, il lui ferme ses entrailles, comment l’amour de Dieu demeure-t-il en lui? Petits enfants, n’aimons pas en paroles et avec la langue, mais en actions et avec vérité. » 1 Jean 3.14-18

 

Et pour quoi parler maintenant ! 

            La justice de ce monde est sous le contrôle et le jugement de Dieu, et je ne peux m’attendre à ce qu’un non croyant comprenne la justice de Dieu, qu’il soit juge ou simple homme.  Cependant, une certaine « nouvelle justice » a pris l’avant, même au-delà de la justice gouvernementale.  Je ne viens pas évaluer cette justice qui s’appelle « Me too » ou « moi aussi », mais un des principes de cette « nouvelle justice » est qu’avec le temps les victimes d’un agresseur, feront surface et révèleront les crimes, malgré que la justice gouvernementale ne puisse agir.  Sachant (même selon la psychologie de ce monde) qu’un criminel, agresseur et violent (spécialement coupable de pédophilie) n’aura pas qu’une victime, mais plusieurs durant sa vie.  Donc les dernières 3 années d’accusations ou de jugements auraient dû faire ressortir d’autres cas, mais … rien.  D’ailleurs, il n’y a aucun témoin de 8 ans d’agressions supposé.  Mais mettons de côté, une autre fois, le jugement sur lequel nous n’avons pas de contrôle.  Cependant, je pense que le principe du « Me too » ne doit pas s’arrêter là !  Le « Me too » doit aussi se faire pour témoigner des bonnes actions d’une personne.  Je l’ai souvent fait dans ma vie et je ne l’ai jamais regretté.  Parfois, j’en ai subi les conséquences, mais jamais regretté de témoigner de ce que j’avais vu et entendu.

            Donc ma conscience me demande de témoigner de la vie exemplaire d’un homme, que j’ai côtoyé pendant des années étant présentes à d’innombrables reprises dans ses interactions avec des enfants, et ses enfants.  Jamais je n’ai été témoin de mauvais comportements de sa part et je viens témoigner d’un homme qui a démontré l’amour de Christ tout au long de sa vie.  Je viens donc dire:  « Me too » je peux témoigner de la vie exemplaire de cet homme !  Si j’avais un doute, ma conscience m’accuserait, mais ne pas avoir de doute et me taire serait agir contre ma propre conscience.  Et comme l’a si bien dit Luther:  « … il n’est ni sage ni prudent d’agir contre sa propre conscience. « 

 

            Donc vous qui êtes mes frères et amis, je vous demande de prier avec moi que la volonté de Dieu s’accomplisse, peu importe ce qui adviendra à Jean-Claude et Jacynthe, et que Dieu reste près de leur cœur et personne en tout temps, car personne ne peut se passer de Sa présence et de Son amour.

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